Quand Camille travaillait pour des prunes …

Camille D., résidente à la MCPA depuis février 2007, était agricultrice ou plus précisément prunicultrice.

Son métier qu’elle exerçait dans le Lot et Garonne avec son mari Maurice, aujourd’hui décédé, lui laissait peu de temps libre, demandait beaucoup d’énergie et de travail mais lui a procuré de grands plaisirs et donné beaucoup de satisfaction.

En effet, il fallait s’occuper des arbres toute l’année : traitements avant l’hiver, taille des arbres au printemps, arrosage et irrigation, préparation de la terre sous les arbres.  Et pas question de relâcher son attention car il y avait toujours une menace à l’horizon : le gel au printemps, les orages de grêle à l’été, la pluie trop abondante lors de la récolte.

Mais au printemps, quoi de plus beau que les arbres en fleurs qui promettent une belle récolte.  Un vrai plaisir pour les yeux, une grande satisfaction devant la beauté de la nature.

    Dès la mi août en général on commence à ramasser les prunes qui devenues violettes sont parfaitement mures.  La cueillette est délicate car il faut cueillir les fruits au bon moment quand la teneur en sucre est optimale.  Parfois on secoue les pruniers et les prunes tombent alors dans des filets disposés au pied des arbres.  D’autres fois on les cueille à la main en s’aidant d’échelles.  On dépose les fruits dans des paniers spéciaux puis on les étale avec précaution dans des claies.  On enfourne ensuite les claies dans les « fours à prune » qui travaillent alors jour et nuit pour produire ces magnifiques pruneaux noirs célèbres dans le monde entier.  L’odeur des prunes cuites envahit alors toute la campagne du Lot et Garonne.

La saison des prunes est un plaisir complet pour les sens : le violet des prunes dans les arbres verts, le noir des pruneaux, l’odeur des prunes qui cuisent sans oublier bien sûr le délice de gouter aux pruneaux secs tout juste sortis du four !  Un plaisir gustatif qui se prolonge toute l’année.


Alors, la prochaine fois qu’au dessert vous aurez le plaisir de déguster des pruneaux d’Agen, pensez à Camille ou mieux demandez lui de vous raconter tous les détails de la transformation de la prune en pruneau : elle sera si heureuse de partager ses souvenirs avec vous.

Et si vous lui êtes sympathique peut être même vous confiera-t-elle sa fameuse recette du lapin au pruneau, recette que lui envient tous ses petits enfants (et gendres) !


Pierre R. (gendre de Mme D.),

article écrit pour Le Lien n°4


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